Créathon 2019 : Energie solaire et solidaire

Quand l’énergie solaire se veut solidaire à Mont-Louis

Denis Eudeline a mis au point un four pour l’industrie et l’artisanat.

Le four solaire de Denis Eudeline a attiré l’attention du Créathon, concours sélectionnant dix projets innovants et durables, présentés lors du forum Le monde nouveau, organisé par le groupe La Dépêche du Midi qui s’est tenu en mars à Perpignan.

Denis Eudeline

L’ingénieur de recherche est directeur de Four solaire développement. Son entreprise, fidèle à la tradition de pionnier de Mont-Louis, est la première au monde à utiliser un four solaire pour des productions industrielles et artisanales. « Le soleil qui transforme 600 millions de tonnes d’hydrogène par seconde depuis 4,6 milliards d’années est une source d’énergie prodigieuse. Il faut considérer la Terre comme un vaisseau spatial qui a des réserves finies et insuffisantes. L’avenir de l’humanité sera dans sa capacité à recycler ».

Mais avec le soleil, pas de problème de recyclage et d’énergie à durée limitée. « L’énergie solaire est une énergie gratuite, inépuisable, qui ne fait aucun déchet, ni gaz à effet de serre et non polluante… Et ce n’est pas développé !, s’étonne Denis Eudeline, spécialisé dans les fours solaires depuis près de 30 ans. L’avenir de l’humanité est d’aller avec la nature et pas contre elle, car on sera toujours perdant ».

Des conséquences insoupçonnées

« Je suis très reconnaissant au Créathon de nous avoir donné une visibilité certaine ». Il aimerait être entendu par les instances nationales. « Vous savez, quand la France expulse un clandestin, cela lui revient à 30 000 €. La solution est de donner du travail localement et ce sera le cas avec les fours solaires ». Et plus facilement que l’on pourrait le penser quand on s’immisce dans le monde complexe de la recherche. « L’utilisation des fours solaires dans l’artisanat et la petite industrie des pays tropicaux est une chance de développement extraordinaire ». En effet, ils permettent de lutter contre la déforestation avec une économie de 100 et 200 hectares de végétation par an. Un tel four solaire coûte 300 000 euros, amortis en l’espace de 3 à 6 ans. Il peut proposer du travail à 50 personnes, autant qui ne tenteront pas de migrer pour fuir la pauvreté pense l’ingénieur.

« Le four est facile d’utilisation. Nous avons accueilli des maîtres potiers marocains qui ont été convaincus de l’utilité de cette installation surtout quand ils ont vu qu’il y avait zéro casse à l’ouverture du four ». L’installation n’a cependant pas vu le jour. L’utilisation est aisée, mais la construction un peu moins. « Mon but est de former une équipe technique au Sénégal où nous avons plusieurs projets d’implantation ». Il espère de tout cœur que le transfert de cette technologie vers les pays tropicaux aboutisse.

 

Berlic Frédérique