Eliminer le plastique

La France s’engage et signe un pacte pour éliminer le plastique

L’Etat et 13 entreprises ont signé ce jeudi 21 février un pacte national qui vise à réduire, puis à éliminer, les emballages plastiques. Objectif : n’utiliser que des emballages recyclages ou compostables d’ici 2025. Un geste fort, notamment en faveur des océans.

JOHN CAMERON / UNSPLASH

Sus à l’utilisation du plastique ! Ce jeudi 21 février, Brune Poirson, la secrétaire d’État chargée de la Transition énergétique, a signé le Pacte national sur les emballages plastiques avec une douzaine d’entreprises du secteur agro-alimentaire. Parmi elles, on trouve Auchan, Biscuits Bouvard, Carrefour, Casino, Coca-Cola European Partners, Danone, Franprix, L´Oréal, LSDH, Monoprix, Nestlé France, Système-U, Unilever).

Les ONG (Fondation Tara Expéditions et WWF France) sont associés à cette démarche et encadreront avec l’Etat cette stratégie qui vise à réduire les emballages plastiques.

Les entreprises s’engagent, dans un premier temps, à cesser de recourir au PVC dans les emballages ménagers ou industriels d’ici à 2022. Dans un second temps, ces grands groupes prévoient, d’ici 2025, de n’utiliser que des emballages réutilisables, recyclables ou compostables. Actuellement, seulement 56% de plastique recyclé est utilisé.

Un camion déversé chaque minute dans les océans

Considéré comme une source de pollution majeure, l’utilisation du plastique doit être diminué drastiquement si on veut épargner la planète, et plus particulièrement l’univers maritime. Depuis le milieu du XXe siècle, plus de 80% du plastique produit dans le monde a fini son parcours dans la nature et les océans.

Chaque année, ces derniers charrient entre 8 et 12 millions de tonnes de plastique supplémentaires, soit l’équivalent d’un camion poubelle déversé chaque minute dans les océans. « Cette convergence sur le constat, le discours et les actions est inédite en France et unique en Europe », estime Brune Poirson, qui doit présenter d’ici l’été un projet de loi sur l’économie circulaire.

Pailles et produits d’entretien

De nombreuses actions ont été décidées. Les industriels signataires du pacte s’engagent, par exemple, à ce que les pailles en plastique qui accompagnent les briques de certaines boissons soient remplacées. En France, près de 9 millions de pailles sont jetées chaque jour après une seule utilisation.

Les supermarchés, eux, s’engagent à mettre en place un espace bio où les fruits et légumes, ainsi que les légumineuses, ne seront plus emballés mais présentés en vrac.

Du côté des produits d’entretien, plusieurs marques de lessive seront désormais emballées dans des contentant 100% recyclables.

 

Côté communication, le pacte prévoit des actions de sensibilisation auprès du grand public.

Côté éducation des jeunes générations, le document signé entre l’Etat et les entreprises suggère d’intégrer la problématique des plastiques et du recyclage dans les programmes scolaires. Ce pacte national rejoint le réseau des « Plastics Pact » de la Fondation Ellen Macarthur pour l’économie circulaire.

Nestlé change son Nesquik

Signataire du pacte, le groupe Nestlé a annoncé son ambition de rendre 100% de ses emballages recyclages ou réutilisables d’ici 2025. « C’est tout l’enjeu pour nous. Au-delà des effets d’annonce, nous avons des équipes qui travaillent d’arrache-pied pour trouver des solutions afin que nos engagement soient respectés. Et si possible anticipés », commente Jean-Manuel Bluet, directeur développement durable chez Nestlé.

L’entreprise Nestlé, qui regroupe 90 marques, mise aussi sur l’incorporation de plastique recyclé. Notamment pour ses eaux minérales, Nestlé s’est engagé à utiliser de PET (Polytéréphtalate d’éthylène) à hauteur de 25% en moyenne dans le monde.

« Au printemps 2019, Nestlé a prévu de lancer un nouveau produit dans cinq pays d’Europe, avec un packaging en papier 100% recyclable », explique Suzanne Manet, directrice générale division chocolats de Nestlé France. Ce produit s’inscrit dans la stratégie globale d’économie circulaire du groupe.

Développé en neuf mois, ce nouvel emballage a pour objectif de se substituer progressivement à l’historique boîte en plastique de cacao en poudre Nesquik. L’emballage classique en plastique est également recyclable, sauf que sa production dépend du pétrole. «Ce dont nous voulons nous éloigner », a ajouté Jean-Manuel Bluet sur le plateau de BFM Business.

Au-delà de l’emballage composé à 97% de papier, ce nouveau produit, Nesquik « ll Natural » « contient 20% de sucres en mois », assure Suzanne Manet. Ou quand le contenant agit sur le contenu.

PHP (AVEC LE POINT, BFM BUSINESS ET ENVIRONNEMENT MAGAZINE)