Interview Bertrand Raquet

Bertrand Raquet : « répondre aux enjeux de la transition écologique »

Rencontre avec Bertrand Raquet, Directeur de l’INSA Toulouse.

Pourquoi participez-vous au forum Monde Nouveau ?

C’est complètement dans l’esprit et le modèle de notre école. Nous sommes une école qui est d’abord très ancrée dans le territoire. Le modèle Insa a été créé il y a une cinquantaine d’années. La particularité de nos écoles est qu’elles ne sont pas à Paris. Nous voulons aussi conforter l’innovation. 20 à 25 % de la formation sur un à cinq ans est complètement dédiée aux sciences humaines et sociales. Nos élèves-ingénieurs ont une responsabilité sociétale.

L’innovation répond aux besoins de développement économique et de plus en plus aux enjeux de la transition écologique. Les élèves qui passent cinq ans sur notre campus ont une vraie exigence pour répondre aux principaux défis de la société. Ces étudiants ont une vraie exigence vis-à-vis de leurs futurs employeurs. Une entreprise qui n’a pas d’ambition dans la responsabilité sociétale aura du mal à recruter. Les élèves sont dans l’inscription d’un collectif dont la mission porte sens. Ils sont moteurs sur les ONG, l’économie circulaire et solidaire et dans la création de start-up qui impulsent une nouvelle forme d’exigence.

Le 3e point : nous sommes un établissement d’enseignement supérieur et de recherche. Une part importante de notre budget de recherche est consacrée à la création de start-up qui travaillent sur la rupture technologique. C’est par exemple de nouveaux procédés de création d’énergie verte ou encore de dessalinisation autonome en énergie. Il y a aussi l’innovation technologique avec des capteurs embarqués ultra-basse consommation.

Sous quelle forme vos étudiants participeront-ils ?

Ils seront présents pour rencontrer le grand public et montrer des innovations technologiques au service de la transition écologique. Par exemple, comment on recycle le carbone. Nous sommes également leaders mondiaux de la conception de véhicules à ultra-basse consommation. Nous participons ainsi au concours international Eco Shell marathon. Des étudiants passionnés de mécanique, motorisation et matériaux ultralégers viendront présenter au public « TIM8 ».

Une cinquantaine d’étudiants en cours de formation dans le domaine de l’énergie, viendront participer au Créathon. L’Insa va apporter sa matière grise en appui des projets présentés. Les étudiants viendront aussi pour faire connaître les avancées technologiques qui seront les futures briques technologiques d’un monde à nouveau en cohérence et équilibre en regard de ses ressources énergétiques. Des enseignants montreront des technologies de valorisation de la biomasse, expliqueront comment faire du carbone renouvelable, comment se passer des énergies fossiles. Les enseignants-chercheurs démontreront comment on peut s’assurer d’un comportement éthique de l’intelligence artificielle. Tous ces projets ont vu leur naissance en Occitanie et s’inscrivent dans les besoins du territoire.

L’engagement de vos étudiants peut inciter à l’optimisme…

Face à tous ces défis, leur implication nous incite en effet à l’optimisme. Les étudiants peuvent conjuguer l’excellence technique et une volonté de mettre leur talent au service de la transition écologique, de la lutte contre le changement climatique et pour le mieux-vivre. Le mouvement s’accélère. Dans notre école, nous ne faisons pas que des maths et de la physique. Dans leur futur, les étudiants feront usage des nouvelles technologies avec une éthique scientifique qui tient compte des enjeux sociétaux.

ERIC BERGER